Génération Y, qui sont-ils ?
Régulièrement confrontée dans les entreprises à l'incompréhension entre les chefs d'entreprise et leurs jeunes recrues (contrats d'apprentissage, CDI ou CDD), "I have a dream". Réinventer l'entreprise de demain avec les 21% d'actifs en France de moins de 30 ans. Il est urgent à mon sens de trouver une passerelle entre les baby boomers et la génération Y, clé de la bonne santé et de la pérennité de l'entreprise. D'aucun commencent à s'y essayer avec plus ou moins de succès : holacracy, entreprises libérées, entreprises agiles, organisations plates... Le champ des possibles est ouvert et pour démarrer votre réflexion, voici quelques clés pour décrypter la fameuse "Gen-Y".
Une génération Y en quête de sens.
La dernière étude ManpowerGroup auprès des jeunes actifs de la génération Y en France montre clairement que ces derniers privilégient le développement des compétences individuelles (69%) au détriment des compétences managériales (31%). Il est clair que cette aspiration correspond tout à fait à un monde de remise en cause permanente et de polarisation du marché du travail où les compétences font figure de nouvelle monnaie d'échange.
21% des jeunes interrogés aspirent à un métier qui fasse sens quand 6% seulement ambitionnent de gérer une équipe. Et ce qu'ils attendent aujourd'hui d'un manager, c'est qu'il les accompagne dans la gestion de leur carrière et dans le développement de leurs compétences ; qu'il soit à même, de par ses compétences propres, de constituer un cadre souple à leur épanouissement. Bien loin du modèle hiérarchique qui a pu mettre les "petits chefs" au pinacle ou privilégier le présentiel aux compétences, ils veulent comprendre et apprendre plutôt qu'obéir.
Une génération d'entrepreneurs
Une autre étude sur la génération Y menée par l'Agence France Entrepreneur cette fois, montre que le désir d'indépendance prime sur la sécurité de l'emploi. C'est ainsi que 52% des "Millenials" considèrent l'entrepreneuriat comme le choix de carrière le plus intéressant (contre 33% pour le salariat et 15% pour la fonction publique). Ils représentent d'ailleurs 24% des créateurs d'entreprise en France à ce jour. Leur optique est de trouver l'épanouissement dans leur travail mais également de contrer la malédiction d'un marché du travail peu clément à leur encontre comme envers leurs parents (nombre de ces jeunes ont connu le chômage de leurs parents, les licenciements plutôt violents quand ces mêmes parents avaient investi des années dans l'entreprise et un contexte de crise économique persistante).
Une génération post-moderne
Une génération postmoderne en ce sens qu'elle ne reconnait aucune vérité établie et aucun modèle absolu mais bel et bien une remise en cause permanente du savoir adossée à ce que l'on peut considérer comme la révolution numérique : fragmentation des univers, refus du cloisonnement disciplinaire, instantanéité et forte tolérance aux approches nouvelles.
Il faut avouer également que pour la génération Y, et pour la première fois depuis plusieurs générations, l'avenir est plus sombre que le passé ; ce qui exacerbe d'ailleurs le sentiment que la génération de leurs parents a failli. D'où cette remise en question des valeurs, cette quête de "kif" à court terme dans le travail pour cette génération zappeuse, pragmatique et individualiste. Enfants du numérique ("native digitals"), la Gen-Y est aussi la première génération interconnectée au niveau de la planète, ce qui ne peut manquer de révolutionner le monde de l'entreprise.
Et pour finir, un peu d'humour grâce au fossé générationnel