Prévention des RPS, un enjeu majeur dans les TPE aussi
Resituons tout d'abord ce que sont les RPS ou risques psychosociaux.
Plus difficiles à appréhender que les risques physiques d'autant qu'il n'en existe aucune définition juridique à ce jour, ils n'en demeurent pas moins réels, constituant même la première cause d'invalidité professionnelle.
En général, sont regroupées dans cette rubrique les notions de stress, violences internes ou externes à l'entreprise, harcèlement. Il est généralement admis que les risques psychosociaux au travail ont des facteurs individuels ET des facteurs organisationnels de quatre types :
- Les exigences du travail et son organisation.
- Les relations de travail, le management et la reconnaissance au travail.
- Les conflits de valeur entre les attentes de l’institution et celles des personnels.
- Les changements du travail.
Mesurer, évaluer les RPS dans l'entreprise
Les RPS ont un impact non négligeable sur la santé des travailleurs tant physique (troubles musculo-squelettiques, maladies cardio-vasculaires, etc.) que mentale (angoisses, dépressions voire suicides dans les cas extrêmes).
De facto, les RPS ont un impact sur l'entreprise :
- absentéisme
- taux élevé de rotation du personnel
- non-respect des horaires ou des exigences de qualité
- problèmes de discipline
- réduction de la productivité
- accidents de travail
- incidents fréquents
- dégradation du climat social
- atteintes à l’image de l’entreprise
Et cet impact a un coût économique !
- Un coût en terme de charges sociales parce qu'il faut recruter, remplacer (le plus souvent par des personnels en CDD ou intérimaires, via des heures supplémentaires pour les personnels présents), former, réorganiser ; parce que votre taux AT augmente.
- Un coût commercial parce que vos clients sont moins satisfaits (accueil plus aléatoire, délais non respectés, qualité moindre, image de l'entreprise dégradée).
Etude INRS 2007 sur le coût du stress professionnel en France +
Finalement l'évaluation du niveau de RPS dans votre entreprise se mesure au travers d'un faisceau d'indicateurs tels les taux d'absentéisme, de rotation du personnel, le nombre et la gravité des accidents du travail, le suivi des réclamations et remarques clients, les plaintes de vos salariés, les dysfonctionnements constatés, etc.
Il peut également être intéressant de proposer à vos salariés un questionnaire de type QCM d'exposition des salariés aus risque psychosociaux, balayant les différentes thématiques pour vous faire une idée plus précise du niveau et des types d'exposition de vos salariés aux RPS. Et d'agir en conséquence.
Intégrer les RPS au DUER (Document Unique d'Exposition aux Risques)
Pour rappel, l'employeur a l'obligation de prévenir tout risque professionnel et de préserver la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés.
A cet effet, obligation est faite de consigner l'évaluation des risques répertoriés dans le Document Unique qui doit être mis à jour régulièrement et au moins une fois par an.
En 2008, un accord national interprofessionnel a listé différents indicateurs de stress que les entreprises se doivent de suivre afin de mettre en place des mesures de prévention idoines.
Idéalement, ces nouveaux facteurs de risques doivent être intégrés au DUER, ce qui permet de les suivre régulièrement de manière formalisée ; et de les intégrer de facto à la fiche individuelle de pénibilité (ou fiche individuelle de prévention des expositions) qui, découlant du DUER de l'entreprise, devrait idéalement se trouver dans chaque dossier du personnel.